IEML-bilan-perspectives (français)

IEML-bilan-perspectives.pdf (Objet application/pdf) [URL devenue pbsolète http://www.ieml.org/IMG/pdf/IEML-bilan-perspectives.pdf]

Exraits choisis :

"le plus puissant levier pour la multiplication de l'IC en ligne serait un dispositif d'observation autoréférentiel (un miroir électronique) capable de renvoyer à un réseau ou à une communauté une image dynamique de sa propre activité de production, de codage, de stockage, d'utilisation et d'échange d'informations significatives [27]. Pour que ce miroir de l'IC soit de nature scientifique, il faudrait évidemment qu'il s'inscrive dans un cadre de description et de mesure explicite permettant l'analyse et la simulation automatique ainsi que la comparaison et l'échange au sein d'un vaste réseau de communautés hétérogènes quant à leurs tailles, leurs cultures et leurs intérêts pratiques.

l'IC ne peut être observée scientifiquement, et cette observation ne peut informer dynamiquement les diverses communautés engagées dans un effort de perfectionnement de leur propre intelligence collective, que si l'on dispose d'un système de coordonnées sémantique partagé
[13]. Ce système de coordonnées doit être conçu de telle manière que diverses communautés, réseaux et institutions puissent y inscrire l'empreinte dynamique de leur activité d'intelligence collective, sans rien abandonner de leur singularité, mais tout en permettant la comparaison et l'échange.
Pour résoudre le problème de la coordination de l'espace sémantique, j'ai donc inventé un métalangage formel pour le balisage sémantique : IEML (pour Information Economy MetaLanguage)

La structure du métalangage est telle qu'il est possible de faire correspondre facilement des concepts formels à des concepts en langues naturelles, qui sont représentés dans un dictionnaire par des "descripteurs". Un dictionnaire de concepts formels IEML fonctionne donc comme une interface sémantique entre dictionnaires de langues naturelles différentes.

Contrairement aux langues naturelles, la syntaxe d'IEML est entièrement régulière et son lexique ne comprend ni synonymes ni homonymes. Un dictionnaire IEML définit une topologie sémantique sur un ensemble de concepts formels: il code des relations (sémantiques) entre signifiés naturels dans des transformations calculables (syntaxiques) entre catégories formelles IEML.

IEML ouvre une voie de recherche originale pour surmonter les obstacles qui s'opposent à l'interopérabilité sémantique dans le cyberespace et cartographier réflexivement les processus d'intelligence collective. Cette voie de recherche est différente de celle des ontologies du Web sémantique [1], mais compatible avec elle : il suffit de traduire les concepts des ontologies, qui sont généralement exprimés en langues naturelles, par des balises IEML.

Le site www.ieml.org, ouvert en 2006 n'est pas destiné au grand public et n'a pas de finalité didactique ou pédagogique pour le moment. Il vise essentiellement au partage de documents au sein de mon équipe de recherche et au stockage des outils communs (dictionnaire IEML en version XML,parseur, etc.). Aux alentours du mois de mai 2009, ce site mettra à la disposition du public averti 5 outils distincts.
1) Un dictionnaire IEML / français / anglais / portugais avec la dernière version de la syntaxe à jour et téléchargeable en version XML. Le dictionnaire met en oeuvre une technologie avancée de gestion des connaissances : versavant topic-maps.
2) Un analyseur syntaxique automatique d'USLs IEML et un traducteur automatique de ces USL au format XML [26].
3) Une base de données sémantique orientée-IEML personnalisable et manipulable au moyen d'un fureteur.
4) Un outil de traduction semi-automatique des tags Delicious en balises IEML.
5) Un outil de génération automatique de réseaux d'USLs IEML.
Tous ces modules sont open source et peuvent communiquer en ligne en échangeant des flux XMLIEML par l'intermédiaire d'une architecture orientée services [6]. L'ensemble fonctionne comme validation technique des concepts théoriques avancés ici.

La multiplicité des langues, tout comme le disparate des systèmes de classification, des ontologies [1, 7] et des folksonomies (social tagging) [4, 9, 18, 22], cloisonne les communautés en ligne et limite leurs possibilités de collaboration. Le principal objectif de mon programme de recherche est de contribuer à résoudre le problème de l'interopérabilité sémantique dans le cyberespace, c'est-à-dire de démultiplier la capacité des individus et des réseaux à créer, interpréter, échanger et utiliser de vastes quantités de données significatives par-delà les barrières linguistiques, culturelles et institutionnelles. Pour réaliser cet objectif, l'espace sémantique IEML découvert lors de la recherche fondamentale déjà réalisée ([26]), sera exploité par un réseau international de recherchedéveloppement sur le balisage sémantique en IEML. Travaillant en relation avec des communautés utilisatrices, le réseau aura pour tâche de développer des outils informatiques open-source (les agents sémantiques), d'augmenter le lexique et les langues du dictionnaire IEML déjà existant et de former des spécialistes du balisage sémantique. Ce programme de recherche est original, distinct de celui du web sémantique [1, 7], mais compatible avec lui.

Pour saisir la pertinence de ce programme de recherche, il faut le replacer dans la dynamique de l'édification progressive de la mémoire numérique au service de l'intelligence collective humaine.

le réseau international de balisage sémantique concevra et mettra à la
disposition des communautés utilisatrices et du public des agents sémantiques personnalisables, capables de collaborer en réseau et utilisant le dictionaire IEML. Je rappelle qu'une balise IEML est une USL interpétée en langues naturelles. La gestion informatique des balises IEML sera assurée par des topicmaps [16] décrites en Versavant (http://www.versavant.org). Les agents sémantiques seront manipulés par les utilisateurs à partir de fureteurs open source comme Firefox. La société d'agents sémantiques sera organisée selon une architecture orientée services [6]. Parmi les services informatiques agrégés par les agents sémantiques IEML, on peut citer : des bases de données sémantiques IEML inter-opérables, des outils de balisage automatique de documents, des outils de traduction et d'échange de balises en IEML, des éditeurs du dictionnaire IEML, des outils de construction et de partage de réseaux de balises IEML (équivalents des ontologies) pour structurer les données, des outils d'évaluation des données balisées (économie de l'information), des interfaces multimédia pour circuler dans les réseaux d'USLs, etc.

L'augmentation du dictionaire IEML nécessite le développement et l'apprentissage de nouvelles habiletés, liées aux disciplines herméneutiques. Plus généralement, le programme de recherche basé sur IEML implique que les sciences humaines et sociales ne soient pas seulement des utilisatrices de la nouvelle couche sémantique du cyberespace, mais participent également à sa conception au niveau stratégique."

Commentaires

Escape a dit…
"le plus puissant levier pour la multiplication de l'IC en ligne serait un DISPOSITIF D'OBSERVATION AUTORÉFÉRENTIEL (un miroir électronique) capable de renvoyer à un réseau ou à une communauté une image dynamique de sa propre ACTIVITÉ DE PRODUCTION, de codage, de stockage, d'utilisation et d'échange d'INFORMATIONS SIGNIFICATIVES [27]. Pour que ce miroir de l'IC soit DE NATURE SCIENTIFIQUE, il faudrait évidemment qu'il s'inscrive dans un cadre de description et de mesure explicite permettant l'analyse et la simulation automatique ainsi que la comparaison et l'échange au sein d'un vaste réseau de communautés hétérogènes quant à leurs tailles, leurs cultures et leurs intérêts pratiques."

Il est donc dit que le miroir de l'intelligence collective doit permettre l'analyse des informations significatives qui sont produites, et que ce miroir doit être de nature scientifique.

Mais pourquoi de nature scientifique précisément ? La science est-elle la seule capable, ou la seule habilitée à produire des caractérisations du réel ?

Disons-le tout net, il y a la moitié de la production humaine qui N'EST PAS de nature scientifique, mais poétique. Que va devenir cette moitié ?

IEML permettra sans doute à "la somme des angles d'un triangles vaut deux droits" de survivre. Mais le permettra-t-il à "comme je descendais des fleuves impassibles..." ?