Droit inconditionnel à la vie par Olivier Auber

Je ne peux m'empêcher de mettre en valeur la réponse faite par Olivier Auber au billet précédent...la voici


Tout est déjà dans la Déclaration des Droits de l'Homme: beaucoup d' idées que l'on est bien en peine de mettre en pratique...

Cependant, il me semble qu'à la lumière du développement des réseaux et des codes qui y prolifèrent, on ne pourra pas faire l'économie de réviser l'Article III, le plus fondamental, à tout le moins de lui donner une nouvelle portée.

Article III: Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.

Considérant comme Lessig que le code est devenu un discours performatif qui matérialise une loi.
Considérant selon mes termes, chaque code comme un "code de fuite" d'une "perspective numérique" installant un "régime de légitimité" qui lui est propre.
Considérant qu'il existe un isomophisme entre les systèmes de création et d'échange de valeurs et les systèmes d'adressage et donc les codes qui les implémentent.

Il m'apparaît que cet article III ne peut se traduire pratiquement que par la mise en place d'un "droit à l'existence" fondé sur un code de fuite particulier et transcendant tous les autres, établissant une "perspective numérique" couplée avec un système de création de valeur garantissant effectivement ce droit inconditionnel.

Ce "droit à l'existence" ne peut donc être effectif que dans la mesure où est mis en place un "revenu d'existence" (ou revenu universel) attribué directement de manière inconditionnelle à chaque individu tout au long de sa vie, pourvu bien entendu que les individus puissent attester de leur existence effective, c'est à dire de leur identité et de leur intégrité en tant qu'être vivant indépendamment de toute forme
d'activité.

Pour en arriver là, il va falloir s'attaquer à une montagne, à savoir remettre en cause la doxa qui pèse sur nous depuis la sortie du jardin d'Eden, à savoir celle du travail, de la sueur et du labeur que nous nous imposons pour gagner notre vie, faute de quoi seuls les hommes-machines survivront.

C'est une sorte de point aveugle, une idée que l'on ne se s'autorise pas (pas encore), y-compris ceux qui font profession de penser la crise, Jacques Attali par exemple.
Cf. son papier dans slate

"On ne peut avoir une globalisation du marché, sans globalisation de l'état de droit."

Qu'est-ce qui pourrait fonder la légitimité de l'état de droit en question si ce n'est le droit inconditionnel à l'existence de tous et de chacun?

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